» Dès ses débuts, le cinéma – et Hollywood au premier chef – a singulièrement façonné l’image des peuples autochtones (Premières Nations, Inuit, Aborigènes…) dans l’imaginaire collectif. L’évolution des moyens techniques et des rapports de domination ont rendu peu à peu possible l’émergence d’autres points de vue. Et depuis plusieurs décennies, les peuples autochtones de par le monde exigent le respect de leur droit à l’autoreprésentation et à l’expression directe, selon leurs propres termes.
Cette histoire longue et tumultueuse de la représentation des peuples autochtones à l’écran est l’histoire d’un art en mouvement et d’une lutte pour reconquérir une identité, filmer et diffuser ses propres histoires afin de rétablir des vérités et de s’octroyer le droit à l’imagination créative et innovante. »
Il manquait un ouvrage de référence sur le cinéma autochtone, le voici, merci à l’auteure et à la maison d’édition Warm de nous l’offrir enfin.
Le Festival Ciné Alter’Natif vous invite à célébrer ses dix ans au service des cinémas autochtones : unique festival européen en son genre, qui présente des films réalisés par des artistes autochtones engagés, réalisateurs de documentaires ou de fictions. La prochaine édition, celle de ses dix ans, débute le 8 octobre à Paris.
les langues autochtones à l’honneur
Le 8 octobre à Paris et du 9 au 12 octobre 2019 à Nantes, rejoignez-nous pour découvrir une sélection inédite avec un focus principal « langues autochtones ». Des animations et rétrospectives reviendront également sur les temps forts et les films primés des précédentes éditions.
Nous attendions ce moment depuis longtemps, après toutes les tergiversations linguistiques autour de la notion d’ethnocide ou de génocide culturel, l’Histoire canadienne semble assumer son passé. L’avenir du pays peut enfin commencer à s’écrire avec les descendants des Premières Nations.
Le musée canadien des droits de la personne à Winnipeg ( photo radio canada)
Le Musée canadien pour les droits de la personne de Winnipeg a changé de position concernant le traitement des peuples autochtones du Canada, le qualifiant maintenant de « génocide » plutôt que de « génocide culturel ».
« Nous reconnaissons, en tant que musée, que notre manque de reconnaissance claire du génocide qu’ont subi les peuples autochtones a causé du tort, et nous avons écouté et nous travaillons pour faire mieux », a affirmé à CBC Louise Waldman, directrice du marketing et des communications du Musée…
» Le Canada a tenté de commettre un « génocide culturel » visant les populations autochtones du pays aux 19e et 20e siècles, estime la juge en chef de la Cour suprême du Canada.
Dans un discours sur la tolérance prononcé devant le Centre mondial sur le pluralisme, Beverley McLachlin n’a pas mâché ses mots pour décrire cette période sombre de l’histoire canadienne.
Ses remarques ont été prononcées alors que le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, qui a recueilli les témoignages d’ex-élèves des pensionnats autochtones, doit être publié la semaine prochaine.
« La tache la plus flagrante de notre histoire canadienne porte sur notre traitement des Premières Nations qui ont vécu ici au temps de la colonisation », a-t-elle affirmé. Après une période marquée par la cohabitation et l’égalité, a-t-elle ajouté, le gouvernement canadien a développé une « philosophie d’exclusion et d’annihilation culturelle ».
« L’objectif – je cite Sir John A. MacDonald, notre ancêtre vénéré – était de « sortir l’Indien de l’enfant » et de résoudre ainsi ce qu’on appelait le problème indien. L' »indianité » ne devait pas être tolérée; elle devait plutôt être éliminée. »
Dans le mot à la mode de l’époque, c’était de l’assimilation; dans le langage du 21e siècle, un génocide culturel.
La juge McLachlin a appuyé ses propos en rappelant quelques politiques qui ont été préconisées au fil du temps par le gouvernement canadien. Parmi celles-ci : les lois empêchant les Autochtones de quitter leur réserve, de voter, de pratiquer leurs traditions religieuses et sociales.
Elle est aussi revenue sur l’épisode des pensionnats autochtones, où l’on interdisait aux enfants de parler leur langue et de porter des habits traditionnels, et où on les forçait à suivre les traditions chrétiennes.