Germaine Arnaktauyok, artiste inuit originaire d’Igloolik, Nunavut, récompensée pour soixante de carrière artistique

https://www.inuitartfoundation.org/iaq-online/germaine-arnaktauyok-wins-governor-general-award?fbclid=IwAR0PTLoS6Ig6VDBcJck5GbgCZa0TNXI29NGHgcDP7OyTaf6RRmZ2uoeQuQA

Ma rencontre avec cette grande illustratrice conteuse, il y a plus de vingt ans désormais, fut de l’ordre du coup de coeur immédiat, évident, foudroyant. Lorsque l’on étudie les mythes fondateurs inuit, d’une belle complexité, et qu’une artiste vous prend par la main et vous guide dans leur labyrinthe, alors la compréhension devient plus légère, aérienne, poétique. Voici quelques oeuvres de la grande dame de l’Arctique canadien.

Germaine Arnaktauyok – In Return I Give Water – 2014, aquatinte

Parmi les rituels de chasse, le don de l’eau consiste à verser quelques gouttes dans la gueule du phoque sacrifié en guise de gratitude. l’animal s’est offert aux hommes pour leur survie en retour les hommes doivent remercier l’esprit de l’animal et lui rendre hommage.  » A captured seal would be given int first drink of fresh water. This was done to ensure that its spirit was pleased and would return in another seal to be taken again « 

Soul to Soul, 2007 aquatinte
Shaman Combing Sedna’s Hair, 2004, aquatinte

L’entrelacement des vies humaines et animales signifie l’absence de hiérachie ontologique entre les espèces et renvoie aux concepts chamaniques d’interdépendance entre les différents règnes du monde vivant.

The Power of Tunniq
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Banya, баня, les secrets des bains russes

Le chamanisme, tradition holistique née en Sibérie, rassemble différentes techniques de soins, tant sur le plan corporel que sur le plan psychique. C’est un ensemble complexe de rituels et de pratiques largement méconnu, surtout à l’ère du néo-chamanisme qui, trop souvent, n’emprunte à cette religion sans dogme qu’un aspect pragmatique de ses multiples facettes.

En parcourant les chemins de Sibérie, aujourd’hui, nous constatons que les soins de banya sont toujours très populaires et surtout très efficaces. Dans ces régions reculées où se soigner est difficile, la connaissance des plantes, et des vertus du contraste thermique ( alternance de très chaud, dans l’étuve de sudation et de très froid, roulade dans la neige ou baquet d’eau glaciale) constitue une prophylaxie traditionnelle qui maintient en santé les habitants de la toundra et de la taïga.

Ce rituel a donné naissance au sauna finlandais et rejoint, par son caractère spirituel , les pratiques de la  » sweat lodge  » des Amérindiens.

 »  Spécialement dédié aux traditions ancestrales de bien-être et aux mystères entourant les banyas, ce livre lève le voile sur les secrets de pratiques de santé – et leurs bienfaits – adoptées depuis des siècles dans la région sibérienne. Du bain de vapeur aux massages fouettés utilisant des branches de chêne ou de bouleau, en passant par les tisanes à base de plantes médicinales, cet ouvrage apporte des explications sur l’origine des bains mais aussi sur leur philosophie et les coutumes qui leur sont associées. Cet ensemble de rituels, encore d’actualité en Russie, contribue à améliorer sa santé, vivifier son énergie et élargir son horizon spirituel dans un climat convivial ou intime. « 

Premier ouvrage sur ce sujet, il aborde la préparation pratique du corps, la fabrication de fagots et les techniques de friction, ce qui en fait un véritable guide qui permet à chacun de pratiquer le banya

Dans cet univers encore trop méconnu, les auteures, Jenny G. Chevallier et Nadia Neupokoeva, souhaitent apporter une nouvelle perception du rapport entre le corps, l’énergie et l’esprit. 

Jenny G. Chevallier est anthropologue spécialiste du chamanisme et de son expression dans l’art contemporain, journaliste et iconographe. Nadia Neupokoeva est thérapeute banchik. Elle est propriétaire du premier banya russe en France.